Aux côtés des glucides et des lipides, les protéines sont des macronutriments essentiels à l’organisme : construction et entretien des muscles, réparation des tissus, soutien du système immunitaire, transport de l’oxygène, digestion… Si elles sont souvent associées aux aliments d’origine animale, on les trouve aussi en abondance dans le monde végétal et notamment dans les légumineuses et leurs dérivées (lentilles, pois chiches, haricots secs, tofu…), les céréales (riz, avoine, blé, quinoa), les oléagineux (noix, amandes, graines de courge ou de tournesol) ou encore certaines algues.
Ces différentes sources présentent-elles les mêmes qualités nutritionnelles et les mêmes effets sur notre santé ?
Les protéines présentent une composition complexe. En effet, il ne s’agit pas d’une molécule unique, mais d’une chaîne d’acides aminés. Neuf d’entre eux sont dits « essentiels » en ce sens que notre organisme en a absolument besoin, mais ne sait pas les fabriquer.
Si les produits animaux (viande, poisson, œufs, produits laitiers) contiennent tous ces acides aminés en proportions idéales — on dit qu’ils offrent des protéines « complètes » —, du côté végétal c’est plus nuancé. Les protéines végétales ne contiennent pas certains acides aminés indispensables, la lysine pour les céréales, et les acides aminés soufrés pour les légumineuses. Pour obtenir une alimentation tout à fait équilibrée, il est donc intéressant d’associer les graines de légumineuses (lentille, fèves, pois, etc.) et les céréales (riz, blé, maïs, etc.). Cette complémentarité peut s’envisager sur les repas d’une journée ou d’une semaine sans risque de carence.
Il est par ailleurs intéressant de noter que la cuisine traditionnelle avait trouvé cette solution bien avant que la Science ne s’y intéresse : marier les uns aux autres. Riz et haricots en Amérique latine, semoule et pois chiches dans le couscous en Afrique du Nord, houmous accompagné de pain pita au Moyen-Orient…, ce afin d’obtenir un plat nutritif complet.
Avec une alimentation totalement ou partiellement végétale équilibrée et couvrant ses besoins caloriques, il est donc impossible de ne pas couvrir ses besoins en protéines.
Évènement La Grande Semaine Végétale : Atelier cuisine chez Chacha : comment intégrer davantage de légumineuses au quotidien ?
C’est la première source de protéines végétales. Les plus connues et les plus consommées : blé, riz, maïs, l’orge, l’avoine et le seigle. Il y en a aussi dans les « pseudo-céréales » : le quinoa et le sarrasin. 10 à 15 % de protéines
Les légumineuses dont on mange les graines : haricots secs, fèves, pois chiches, pois cassés, lentilles, lupin. 20 % de protéines
Graines de lin, de sésame, de chanvre, de chia mais aussi les fruits à coque : noix, amandes, pistaches, noisettes… 10 à 20 % de protéines
Voir aussi : Portrait, les légumineuses de Vivien d’Anjou
La digestibilité des protéines végétales peut être légèrement inférieure, à cause de la présence de fibres ou de substances dites « anti-nutriments » (phytates, tanins) à celle des protéines animales. Cependant, il existe de nombreuses astuces pour améliorer leur assimilation :
Nul besoin de devenir entièrement végétarien pour autant. Introduire plus de protéines issues des plantes dans son quotidien est une première étape déjà très concrète pour une alimentation à la fois plus durable et plus saine.
L’une des façons de faire peut consister d’ailleurs à veiller aux quantités et aux équilibres : troquer une partie de la viande hachée d’une bolognaise contre des lentilles, ajouter des pois chiches rôtis dans une salade, remplacer la viande par du tofu mariné, du tempeh grillé… Voilà autant de façons simples d’équilibrer son alimentation, sans renoncer au plaisir.
Diversifier les sources de protéines peut ainsi être l’occasion de découvrir de nouveaux goûts et de nouvelles saveurs pour égayer son assiette.
Si après la Seconde Guerre mondiale, les légumes secs figuraient en bonne place dans l’assiette française — avec une consommation par habitant de 5,4 kg par an —, en 2019, leur consommation atteignait seulement 1,7 kg par personne par an. Lentilles (415 g), haricots secs (280 g) et pois chiches — dont la consommation a doublé grâce au houmous — en sont les plus populaires.
Si les politiques publiques visent à remettre les protéines végétales, et plus particulièrement les légumineuses, sur le devant de la scène, notamment via la restauration collective, il convient de dire qu’un effort collectif de chacun (et notamment des acteurs de la gastronomie à travers la création de nouvelles recettes) sera nécessaire pour les rendre plus attractives et leur redonner leurs lettres de noblesse.
Miser sur les protéines végétales, c’est, en définitive, conjuguer santé, écologie et plaisir, trois atouts majeurs pour dessiner l’alimentation de demain.
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