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Boeuf Wagyu Domaine de Mazerolles (c) Paul Stefanaggi

Le boeuf Wagyu de Mazerolles

Reportage de Laurence Goubet
Photos par Paul Stefanaggi

A 20 km au Nord de Nantes, sur la rive gauche de l’Erdre, le marais endigué de Mazerolles, a vu ses 750 hectares de paysages changer au fil des années, jusqu’à menacer de disparaître.

Au vu du rôle de cette zone humide et de la biodiversité de la flore et de la faune terrestre, aquatique et aviaire du marais, cela aurait été bien regrettable.

Mais c’était sans compter sur la vigilance de Pierre Hoflack, propriétaire amoureux des lieux depuis près de 15 ans, qui, avec la volonté d’assurer la pérennité du lieu, a réhabilité le domaine et son biotope en associant les pratiques durables d’une agriculture nouvelle, de la pêche et de la chasse à l’éco-tourisme.

Autant d’activités qui répondent à la volonté de préservation de cet écosystème, au maintien de son équilibre et participent à la mise en place d’une entreprise écologique, pérenne et vertueuse.

Le marais de Mazerolles, zone Natura 2000

Comme de nombreuses zones humides, celle-ci résulte des actions de l’homme.
Créés dans les années 1960, le marais et son bassin versant sont conçus comme un vase d’expansion pour absorber les crus de l’Erdre et protéger Nantes en aval.
Jusque dans les années 80, l’agriculture conventionnelle et intensive s’y développe avec la culture du maïs pendant l’été (alors que le marais est asséché), puis l’extraction de la tourbe – provoqué par la destruction sous Napoélon de la forêt qui y avait pris place -.
Mais ces activités intensives étaient peu compatibles avec les enjeux de cet écrin naturel et l’épanouissement de sa biodiversité.

Depuis que Pierre a investi les lieux, toute activité industrielle a pris fin. Il agit chaque jour pour protéger les lieux et a pensé chaque activité dans ce sens.
– La chasse et la pêche permettent de lutter contre les espèces invasives comme le ragondin, l’écrevisse, le silure ou réguler la population de sangliers.
– L’élevage bovin – alimenté uniquement aux herbes du marais et au foin résultant de celles-ci – permet de pâturer les champs durant l’été et apportent au sol une matière organique saine.
Pour preuve les bécassines sont réapparues dès lors que les élevages ont pris place ici.

Après des vaches nantaises, Pierre accueille sur ses terres, depuis 2012, l’élevage extensif et écologique du boeuf Wagyu par le jeune éleveur Emmanuel Rialland.

Le boeuf Wagyu

Emmmanuel Rialland (c) Paul StefanaggiEn 2012, Emmanuel achète en Australie ses premiers embryons de cette race d’exception. Le fameux boeuf wagyu, originaire du Japon et reconnu pour la qualité de sa viande.

Comme le veut la tradition, il met en place une exploitation d’un genre nouveau, extensive (chaque bête dispose à l’étable d’une superficie minimum de 15m²), où le bien être animal est au coeur des préoccupations.
Ainsi les bovins écoutent tout au long de la journée de la musique classique, peuvent se glisser contre des brosses mécaniques massantes, respirent des huiles essentielles et sont nourris de l’herbe et du foin des marais enrichis de lin bio pour un apport nutritionnel complet en acides gras polyinsaturés (ce qu’on appelle couramment « le bon gras »).

Ce traitement de faveur permet la production d’une viande haut de gamme, persillée à souhait et particulièrement tendre que les gourmets s’arrachent à prix d’or (les meilleurs morceaux se vendent en moyenne entre 120 et 200€ le kilo)

Emmanuel compte à ce jour 180 bêtes et vise, d’ici 2023 d’en avoir 400. 
C’est la taille maximale que lui et Pierre ont convenu pour son exploitation afin de respecter l’équilibre du marais.

La pérennité économique et écologique du marais

La vente en direct du boeuf et des poissons pêchés dans les étangs du marais font partis des activités qui assurent la pérennité économique du domaine.

Les poissons de l’Erdre fumés ou cuisinés sont d’ailleurs vendus aux côté de saumon fumé et de caviar importé sur le marché de Talensac sous la halle couverte. 

Par ailleurs, Pierre a développé « les nuits insolites ». Durant l’été, laissez-vous amener en barque dans votre cabane flottante, et profitez du spectacle offert de Dame Nature, de sa flore et de sa faune.

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Photos par Paul Stefanaggi – Tous droits réservés

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