Vous ne cachez pas que votre apprentissage n’a pas été facile. Pourquoi ?
Je pense que c’est en grande partie lié à la difficulté pour une femme de trouver sa place en cuisine, surtout quand on est en bas de l’échelle, en apprentissage ou en stage. On a beau pouvoir être l’égal d’un homme sur le plan du boulot, il existe malheureusement beaucoup de violences auxquelles les femmes sont sujettes, en termes de harcèlement moral ou sexuel. Par chance, les langues se délient, ça commence à se savoir.
Mais vous avez tenu…
Oui. Je suis rentrée dans la cuisine parce que c’était ma passion mais j’ai compris que le rythme et le management seraient différents de ce que j’avais vécu dans d’autres jobs. J’ai trouvé la force de poursuivre et d’avancer car j’avais la chance d’être bien entourée, notamment par mon conjoint. J’ai beaucoup pris sur moi. Je savais que ces stages ne dureraient qu’un certain temps.
“Chez moi, on faisait attention à ce qu’on mange et on aime bien manger.”
Avez-vous eu aussi du soutien de la part de votre école ?
Sur le moment, on ne dit rien… car on ne veut pas être la personne qui balance ou parce qu’on a peur des retombées si on venait à parler. À partir du moment où j’ai parlé, l’Institut Paul Bocuse a pris des mesures et a fait en sorte qu’il n’y ait plus jamais d’apprentis qui aillent se former dans ces établissements.